#1257

La revue

Rendre compte de l’état de la recherche

#1257 est née en décembre 2018 afin de rendre accessible au plus grand nombre les recherches menées au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle propose ainsi un format adapté avec des textes rédigés dans un langage compréhensible de tous et une riche iconographie. Cette revue a pour ambition de donner à lire et à découvrir l’état de la recherche à l’université, mais aussi de témoigner des actions qui animent son quotidien.
Au-delà de l'affirmation de ce que nous sommes et de nos valeurs, cette revue s'attache surtout à éclairer ce que nous désirons, collectivement, apporter à la vie de la Cité : une réflexion, de la pédagogie et des clefs pour comprendre le monde qui nous entoure, dans nos disciplines.

Le dernier numéro : Les voies de la religion (Numéro 5)

#1257 vous propose de découvrir son cinquième numéro, sur le thème de la religion, intitulé « Les voies de la religion ». Pour ce dossier, les trois éditeurs invités, Philippe Büttgen, Xavier Dupré de Boulois et Florian Michel, se sont entourés d’enseignantes, d’enseignants et d’une doctorante issus des différentes disciplines de l’université afin d’apporter un éclairage scientifique sur la question de la religion.  

Au sommaire de ce numéro

  • Hommages : Hélène Carrère d’Encausse et Robert Badinter 
  • La question : En quoi la colonisation occupe-t-elle une place centrale dans l’histoire de France ? 
  • L’évènement : Sous la terre de Khorsabad, le gardien de la forteresse du roi Sargon 
  • La rencontre : Dans la mémoire de Ginette Kolinka 
  • La recherche en action : Au cœur du langage pictural de Jean-Baptiste Oudry 
  • Dossier : Les voies de la religion 
  • La carte : La répartition des religions dans le monde 
  • En images : L’esthétique, une expérience collective et partagée  
  • Université d’avenir : Centre La Chapelle, le campus de demain 
  • Réussites : 
    • universités de Paris 
  • L’entretien : Frédéric Régent : Libres de couleur, l’angle mort de l’histoire de l’esclavage 
  • 50 ans d’archéologie au féminin : Margareta Tengberg 
  • Grand angle  
    • Plonger dans l’inconnu : médias numériques et processus de création en milieux extrêmes 
    • La mise en avant des artistes sur Spotify 
    • Lire et contempler des paysages pour une meilleure santé mentale 
    • Portfolio : Stairways to heaven 
  • Regards sur : 
    • Seniors : comment travailler plus longtemps quand personne ne vous recrute plus ? 
    • Pourquoi les faits divers passionnent-ils ? 
    • De l’impensable au possible : comment le RN s’est-il inséré dans la société française 
    • Le « wokisme » est-il vraiment un danger pour la science ? 
    • Le défi d’une régulation de l’intelligence artificielle 
  • Veni, vidi : Conférence cinq étoiles en Sorbonne 
  • Parutions 
  • La playlist 

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Pour aller plus loin 

Centre La Chapelle, le campus de demain 

Entretien avec Florence Deprest, vice-présidente chargée du Campus Condorcet 

 

  1. Quand et comment le projet du centre La Chapelle sur le Campus Condorcet est-il né ? 

Le projet d’un centre de l’universté à la porte de la Chapelle pour y installer nos étudiants de licence remonte à la fin des années 2000. Il a vu le jour en même temps que celui d’un campus de recherche en sciences humaines et sociales (SHS) à Aubervilliers. C’est de la convergence des besoins exprimés par plusieurs grands établissements franciliens spécialisés dans les SHS, pour répondre aux défis pédagogiques, scientifiques et numériques du XXIe siècle, qu’est né le Campus Condorcet en 2009. De son côté, la Ville de Paris a manifesté dès 2012 sa volonté de participer à ce vaste projet, en acquérant et mettant à disposition des terrains de l’ancienne gare Dubois dans le 18e arrondissement. Fin 2014, l’établissement public de coopération scientifique (EPCS) Campus Condorcet1 a été désigné comme maître d’ouvrage et a initié les études pour recueillir les besoins des usagers du futur centre La Chapelle. C’est sur cette base que le concours d’architecture a été lancé en 20162. La proposition des architectes Françoise Mauffret et Jean Guervilly a été lauréate et leur agence a livré fin 2018 l’avant-projet détaillé (APD), étape nécessaire pour la demande de permis de construire. 

 

  1. Quand le site de la Chapelle devrait-il ouvrir ses portes aux membres de la communauté ? 

Il ouvrira à la rentrée universitaire de septembre 2025. Le temps des projets immobiliers est long et semé d’embûches ! L’installation par la Ville de Paris de l’accueil des migrants sur la parcelle entre 2016 et 2018, la mise au jour des vestiges de l’enceinte de Thiers en 2019 au moment des opérations de déplacement des réseaux souterrains par la Ville, la nécessité de consolidation des sous-sols après leur dépollution, le coût d’arrêt de la pandémie, sont autant d’événements qui ont retardé l’avancée du projet sans pour autant le compromettre. 

En 2021, le surcoût des matériaux à la sortie de la crise du Covid-19 nous a contraints à reprendre le projet et à revoir son financement. Le travail déterminé des équipes de l’établissement public Campus Condorcet (EPCC) et de l’université, ainsi que l’engagement financier de l’État, ont permis de démarrer les travaux à l’automne 2022. C’est un chantier complexe, localisé dans un quartier en plein réaménagement urbain, en face de l’Adidas Arena inaugurée il y a quelques semaines : le planning de construction a donc dû inclure toutes les contraintes spécifiques d’un chantier situé en zone olympique. 20 000 m2, plus de 90 millions d’euros3 : c’est une opération importante que tous les partenaires ont à cœur de réussir avec nous.  

 

  1. En quoi ce nouveau site répond-il à un besoin identifié à Paris 1 Panthéon-Sorbonne ? 

L’expression des besoins s’est faite entre 2015 et 2016, et les équipes de l’université avaient déjà bien conscience du manque d’espace pour les formations et pour la vie de campus. L’augmentation des capacités d’accueil depuis les années 1990 a créé une pression de moins en moins soutenable sur nos sites qui ne bénéficiaient d’aucune possibilité d’extension du fait de leur localisation dans l’hypercentre parisien. Ces mêmes constats ont été à l’origine du projet de la réhabilitation de la caserne Lourcine en campus universitaire4. Cependant le centre La Chapelle est un projet deux fois plus grand, équivalent en surface au centre Pierre-Mendès-France (Tolbiac). Les défauts originels de ce dernier étaient bien identifiés : absence d’espace de restauration, étroitesse des espaces extérieurs accrue par la fermeture des terrasses, manque de lieux de convivialité. La qualité de la vie de campus pour les étudiants et les personnels a donc été un élément central du projet La Chapelle.  

 

  1. Qui seront les membres de la communauté universitaire à pouvoir s’installer à La Chapelle ? 

À Paris 1 Panthéon-Sorbonne, les deux premières années de licence d’histoire, d’histoire de l’art et d’archéologie, de géographie et de philosophie sont intégrées dans un service unique qui gère la scolarité des 3 500 étudiants inscrits dans ces disciplines. Dès l’origine, le projet a concerné cette scolarité des sciences humaines, implantée sur le centre Pierre-Mendès-France (Tolbiac).  L’Institut de démographie de l’université de Paris (IDUP), implanté aussi à Tolbiac depuis 1973, s’y installera en totalité, et l’UFR de géographie pour les niveaux Master 1. Ce rapprochement des étudiants, y compris de premier cycle, avec l’environnement de la recherche et nos laboratoires à Aubervilliers, est une marque d’excellence de nos formations. 

Toutefois certaines aménités du site n’ont pas été dimensionnées pour ces seuls « résidents ». La bibliothèque universitaire avec ses 720 places de lecteurs, le plateau pour la vie associative étudiante, les deux salles de répétitions pour la musique et le théâtre ou encore les deux salles conçues sur le modèle du PMF Lab bénéficieront à l’ensemble de la communauté. 

 

  1. Un campus tel que celui-ci peut-il, selon vous, être perçu comme un campus d’avenir ?  

Un bâtiment de cette qualité architecturale est construit pour traverser plusieurs décennies. Il est « durable » à la fois en termes de robustesse, de consommation énergétique et d’adaptabilité. Cette exigence a continûment guidé les choix des équipes de la maîtrise d’œuvre, de l’EPCC et de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Répondre aux besoins actuels tout en garantissant un potentiel d’évolution pour les décennies à venir est un exercice difficile. Par ailleurs, la qualité d’usage des bâtiments est aujourd’hui une question essentielle dans la conception des ERP5. Si des salles de cours standardisées restent nécessaires dans un bâtiment destiné au premier cycle d’enseignement supérieur, il faut aussi offrir à toutes et tous des espaces pour travailler ou se détendre seul, pour collaborer en binôme ou en petit groupe, en présentiel ou en distanciel.  

Des espaces de ce genre ont été pensés et seront conçus dans la bibliothèque. En dehors des heures dédiées au repas, il sera également possible d’utiliser la cafétéria du Crous comme un espace de travail. Au premier étage, l’espace de la vie étudiante de Paris 1 Panthéon-Sorbonne va également disposer d’un pôle social et culturel, de deux salles de réunions pour les associations de l’université, d’un local « atelier » et d’un open-space associatif. Cet ensemble est organisé autour de deux patios et sera administré par les personnels de la direction des études et de la Vie étudiante (DEVE) installés sur place. Pour les personnels, plusieurs formats de salles sont prévus pour les réunions, de même qu’un grand espace de convivialité. Enfin toutes et tous pourront aussi profiter des tables et des bancs du jardin. 

L’innovation de ce site tient également au fait que le Crous et la Maison Étudiante de la Ville de Paris ont des locaux intégrés dans le bâtiment. Nous travaillons d’ores et déjà à renforcer nos partenariats et à imaginer des actions communes qui profiteront à tous.  

 

  1. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur les liens de ce futur campus avec le territoire ?  

Le site de la porte de La Chapelle est lié au projet du Campus Condorcet qui, dès l’origine, a été conçu comme un campus en Sciences humaines et sociales, ouvert sur la ville. Sa configuration a été pensée pour que la Maison de la Vie étudiante de la Ville de Paris, la bibliothèque universitaire de premier cycle et un amphithéâtre de 300 places équipé pour des événements culturels restent toujours accessibles hors des périodes d’ouverture dédiées aux enseignements. L’amphithéâtre 300 offrira ainsi un espace supplémentaire pour développer les actions de notre université en matière de médiation scientifique vers des publics non académiques, en complémentarité avec le site d’Aubervilliers. Ces différentes fonctionnalités en feront donc un bâtiment universitaire inscrit dans l’animation de la vie urbaine au nord de la métropole parisienne et dans la dynamique du Grand Paris.  

Par ailleurs, cette localisation dans un territoire en pleine mutation socio-économique, marqué à la fois par le développement de l’économie sociale et solidaire et des industries culturelles, est une réelle opportunité pour construire de nouveaux partenariats qui bénéficieront à l’ensemble de notre établissement. C’est tout ce potentiel d’interactions nouvelles qui en fait aussi, à mes yeux, un campus d’avenir. 

#1257larencontre

Dans le prolongement de chaque numéro, #1257larencontre offre un prolongement scientifique aux idées développées par les chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants au sein des pages du dossier thématique qui constitue le cœur de la revue. Autour d'un grand témoin et des éditeurs invités, cet évènement, ouvert au public, permet de confronter les éclairages et les approches scientifiques sur un sujet d'actualité ou de société.